22.5.08

Le Fast food en émoi à New York

Les "fast food" de New York vont devoir immédiatement afficher les calories contenues dans les repas qu'ils servent, a annoncé mardi soir la Cour d'appel du district sud de Manhattan après avoir accordé quelques heures plus tôt une suspension temporaire de cette obligation.

©AFP / 29 avril 2008 - Une cour d'appel de New York a suspendu temporairement mardi l'obligation pour les chaînes de restauration rapide d'afficher les calories sur les menus, et devrait revenir rapidement sur le sujet qui oppose l'Union des restaurateurs de l'Etat de New York (NYSRA) à la ville.

Cette mesure, adoptée par le Département de santé publique de New York "pour lutter contre l'obésité" et ses conséquences pour la santé, devait entrer en vigueur le 1er avril, puis le 14, puis le 25 après des délais de grâce successifs.

Elle oblige les chaînes de restauration rapide comptant plus de 15 établissements au plan national à afficher les quantités de calories contenues dans les plats et les boissons servis.

Les avocats des parties se sont opposés durant une heure mardi matin dans une salle de tribunal du sud de Manhattan, devant un panel de trois juges loin d'être unanimes sur la question.

"Je ne vois pas en quoi le fait d'indiquer la quantité de calories contenues dans un plat dérange les restaurateurs tant que cela", a estimé la juge Rosemary Pooler, qui a rappelé "que les gens continuent bien à fumer en dépit des mises en garde affichées sur les paquets de cigarette".

Un autre juge, Chester Straub, a été plus conciliant avec les restaurateurs. "Pourquoi la ville de New York ne veut-elle pas de suspension de cette mesure? Vous avez attendu des années, un paquet de frites en plus ou en moins ne fera pas vraiment de différence", a-t-il dit à l'avocate de la ville de New York qui plaidait mardi.

Revirement le même jour : Dans la matinée, trois juges avaient entendu pendant une heure les arguments des parties en guerre, l'Union des restaurateurs de l'Etat de New York (NYSRA) d'un côté et le Département de santé publique de la ville de New York de l'autre, ce dernier voulant l'application immédiate de cet arrêté municipal destiné à lutter contre l'obésité galopante.

L'obligation concerne les chaînes de restauration rapide comptant plus de 15 établissements au plan national, les MacDonald's, "Domino's pizzas", la chaîne mexicaine "Chipotle" et autres "TGI Friday".

Certaines enseignes comme les cafés Starbuck's ont déjà commencé à afficher la quantité de calories contenues dans les plats sur des étiquettes collées sur les emballages.

D'autres marques concernées, notamment McDonald's et Dunkin'Donuts, sont beaucoup plus réticentes, et se font représenter devant les tribunaux par les avocats de l'association des restaurateurs, qui compte 3.000 membres pour la ville de New York et 7.000 dans l'Etat.

La cour a repoussé au 18 juillet la date à laquelle des amendes pourront être infligées pour non respect de l'arrêté municipal, mais a refusé de suspendre l'application de l'édit lui-même.

"Votre honneur, laissez-nous au moins du temps, suspendez la mesure pendant que nous préparons l'action sur le fond", a répliqué l'un des avocats des restaurateurs.

L'affaire n'a pas encore commencé à être plaidée sur le fond, et pourrait ne pas l'être avant plusieurs mois.

Un autre juge, Chester Straub, a été plus conciliant avec les restaurateurs. "Pourquoi la ville de New York ne veut-elle pas de suspension de cette mesure? Vous avez attendu des années, un paquet de frites en plus ou en moins ne fera pas vraiment de différence", a-t-il dit à l'avocate de la ville de New York qui plaidait mardi.

"Si, votre honneur, quelques calories en moins par jour font toute la différence. 10 millions de repas sont servis à New York tous les mois. C'est une importante décision de santé publique, et la ville ne peut plus attendre", a répliqué l'avocate.

Au cours d'une conférence de presse en septembre dernier, le maire de New York Michael Bloomberg avait défendu la bataille des services de santé et déclaré que la ville avait "l'obligation de dire aux gens comment mieux vivre".

L'obésité touchait en 2004 21,7% de la population de New York, soit plus de 1,5 million de personnes ce qui représente une hausse de 70% en 10 ans, selon des études médicales.

En 2007, les grandes chaînes de restauration représentaient plus du tiers du total des repas servis dans la métropole. En moyenne, un repas servi dans ces "fast food" excède d'au moins 300 calories, parfois du double, le montant de 750 calories par plat maximum recommandé par les nutritionnistes, selon les mêmes études.

Affaire à suivre ...

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